La femme du veuf

Je suis la deuxième en lice.  Je n’aurai jamais le premier rôle. 

Je suis « prise deux ».  Moins bonne que la première.

En fait, je ne suis pas sa femme et ne le serai jamais.  Je suis son amante, son amoureuse, sa belle. 

Je suis celle qui le rend heureux.  Je suis sa permission à l’adultère.

Vous m’avez jugée d’emblée, me présumant intrigante, calculatrice, profiteuse alors que je n’étais qu’amoureuse.

Vous m’avez jaugée et comparée.  Vous m’avez testée, mesurée, évaluée, de la coiffure aux chaussures; bien sûr, je ne l’égale pas.

Vous m’avez prêté l’intention que je n’avais pas .

Vous l’avez mis en garde contre moi.  Après tout, c’est votre ami et elle l’était aussi.

Je ne suis pas sa femme et ne le serai jamais.

Je ne fais partie d’aucun de ses souvenirs.  Je suis aujourd’hui.  Hier ne me reconnaît pas; demain ne me doit rien.

Je ne suis pas sa femme et ne le serai jamais puisque c’est elle, qui l’a fait veuf.

À son dernier souffle, ce n’est pas moi qu’il quittera.

Mais elle, qu’il rejoindra.

 

 

Les Lettres Sacrées 4

Ils nous ressemblent mais ils ne sont pas nous

Ils ne sont pas de cette essence.

Ici je suis perdue

Ils parlent d’amour sans l’éprouver

Ils parlent d’espoir sans le connaître

 

Ils me font peur

Leur mort est noire et souffrante

alors que j’attends la mienne

comme une promise, la nuit nuptiale

M’entends-tu mon époux, mon frère?

 

Mais tends-moi donc les bras

puisque nous ne sommes pas l’un sans l’autre.

Et toi? me cherches-tu

j’oublie trop souvent  que je te manque.

Ta Sophia

Un texte du bon père Henri Boulad; lisez-le ça déniaise!

Henri Boulad: Islam et Islamisme

 
 8 NOVEMBRE 2014 COMMENTAIRES (6)JEAN-PATRICK GRUMBERG AXE DU MAL, ISLAM, RELIGION, TERRORISME
Islamisme et islam : le Père Henri Boulad répond à la lettre des 120 érudits musulmans qui accusent l’État islamique d’avoir sali l’Islam
 
 
 
Le 27 octobre dernier, le monde entier avait déjà découvert, horrifié et impuissant, que des otages occidentaux étaient l’un après l’autre décapités par les jihadistes de l’Etat islamique. En Algérie, l’otage français Hervé Gourdel venait de subir la même tragique fin.
 
Dans ce contexte, 120 érudits musulmans publièrent une longue lettre ouverte de 22 pages adressée à Abu Bakr Al-Baghdadi, le chef autoproclamé des djihadistes de l’Etat islamique, accusant l’État islamique d’avoir sali l’Islam.
Des hauts dignitaires de l’islam qui condamnent les meurtres, tortures et exactions commises par les djihadistes au nom de l’Islam, cela ne peut que m’apporter joie et soulagement. Mais j’ai rapidement eu quelques doutes sur la sincérité des auteurs de cette condamnation.
Car je ne suis ni coupable d’ignorance, ni de sous estimation de la place de la taqiyya dans l’islam, et je ne suis pas un bisounours.
Le Père Henri Boulad a bien voulu étudier cette lettre accusatoire (dont l’effet, nous le voyons chaque jour, est nul), et y apporter une première réponse qu’il nous a proposé de publier sur Dreuz info.
La voici.
Je remercie le Père Boulad pour sa contribution, et François Sweydan qui a pris l’initiative de lui transmettre ma demande. – Jean-Patrick Grumberg.
Islamisme et Islam – Henri Boulad, s.j.
Il y a quelques années, le grand juriste Égyptien Saïd el-Achmaoui publiait son fameux livre Al Islam al-siyâssi (L’Islam politique) traduit en français sous le titre de L’Islamisme contre l’islam*. Dans cet ouvrage, Achmaoui cherche à montrer que l’islamisme est une déviation, une perversion du véritable Islam, dont l’orientation est uniquement spirituelle et religieuse.
 
 
L’islamisme, c’est l’islam
 
Je prendrai ici le contre-pied de la position de Achmaoui en affirmant que L’ISLAMISME, C’EST L’ISLAM. Cette affirmation n’a rien d’arbitraire ou de fantaisiste. Elle ne relève pas d’un parti pris ou d’une provocation, ni d’une prise de position fanatique ou intolérante, ni d’une approche volontairement négative ou réductrice.
 
Je pense au contraire que cette affirmation est parfaitement cohérente avec l’histoire et la géographie, avec le Coran et la Sunna, avec la vie de Mohammad et l’évolution de l’Islam, avec ce que l’Islam dit de lui-même.
 
Je refuse la position de ceux – musulmans ou chrétiens – qui se voilent la face, jouent à la politique de l’autruche, tournent autour du pot, refusent de voir la réalité en toute objectivité, ou prennent leurs désirs pour des réalités, au nom du dialogue et de la tolérance.
 
On dira que le problème de l’Islam est plus complexe, que ma position est simpliste, simplificatrice et tend à l’ « amalgame », comme on dit aujourd’hui.
 
Je suis tout à fait conscient de la variété des Islams. J’ai même fait des conférences sur « Les six Islams » où je déploie l’éventail des différentes tendances, depuis l’Islam ouvert, libéral, modéré et laïcisant, jusqu’à l’Islam le plus radical, en passant par le soufisme, l’Islam des confréries et l’Islam populaire.
 
Je suis parfaitement au courant de toute la tendance actuelle de l’Islam laïc et laïcisant, moderne et modernisant. Je pense malgré tout que ce courant n’est guère représentatif de l’Islam officiel, de l’Islam orthodoxe et classique, de l’Islam sunnite tel qu’il s’est toujours manifesté, tel qu’il s’est toujours voulu, tel qu’il se veut encore aujourd’hui.
 
D’où le rejet par l’Islam officiel de tous les penseurs et intellectuels qui, cherchant à réinterpréter l’Islam à la lumière de la modernité, se font taxer d’hérétiques, d’apostats ou de déviationnistes.
 
L’islamisme n’est ni une caricature, ni une contrefaçon, ni une hérésie, ni un phénomène marginal et aberrant par rapport à l’Islam classique orthodoxe sunnite.
 
 
L’islamisme, c’est l’Islam à découvert, l’Islam sans masque et sans fard
 
Je pense au contraire que l’islamisme, c’est l’Islam à découvert, l’Islam sans masque et sans fard, l’Islam parfaitement conséquent et fidèle à lui-même, un Islam qui a le courage et la lucidité d’aller jusqu’au bout de lui-même, jusqu’à ses dernières implications.
 
L’islamisme, c’est l’islam dans toute sa logique, dans toute sa rigueur.
 
L’islamisme est présent dans l’Islam comme le poussin dans l’oeuf, comme le fruit dans la fleur, comme l’arbre dans la graine.
 
Mais, qu’est-ce que l’islamisme ?
L’islamisme, c’est l’Islam politique, porteur d’un projet et d’un modèle de société visant à l’établissement d’un État théocratique fondé sur la charia, seule loi légitime – parce que divine – telle que révélée et consignée dans le Coran et la Sunna, une loi qui a réponse à tout.
 
Il s’agit là d’un projet global et globalisant, total, totalisant, totalitaire.
 
CAR L’ISLAM EST UN TOUT : une foi et un culte, un horizon et une morale, un mode de vie et une vision du monde. Intransigeant, il offre le salut ou la perdition.
 
L’Islam est LA vérité qui ne supporte pas le doute et ses adeptes forment « la meilleure des communautés ».
 
 
L’Islam se veut à la fois religion, état et société, une religion et un Etat
 
L’Islam se veut À LA FOIS RELIGION, ETAT ET SOCIETE, « dîn wa dawla » (« une religion et un État »). Et c’est ainsi qu’il a été tel depuis ses plus lointaines origines.
 
L’Hégire, qui marque le passage de la Mecque à Médine et le début de l’ère musulmane, signifie que l’Islam cesse d’être une simple religion pour devenir État politique et société. L’Hégire est le moment où Mohammad cesse d’être un simple chef religieux pour devenir chef d’État et leader politique.
 
Religion et politique seront désormais indissolublement liés.
 
« L’Islam est politique ou n’est rien » (Khomeiny).
 
La « soumission » à Allah – qui est le sens même du mot « islam » – est aussi bien exigée du croyant que de l’État. Le pouvoir politique se voue donc entièrement à une mission religieuse. C’est l’annexion de la politique par la religion.
 
 
L’idée d’un Islam laïc – et démocratique – est en soi une hérésie
 
Ce qui frappe dans l’Islam, c’est son EXTRAORDINAIRE COHESION. Car dans l’Islam se mêlent indissolublement, inextricablement le sacré et le profane, le spirituel et le temporel, le religieux et le civil, le public et le privé. L’Islam couvre et embrasse tous les aspects de la vie et de la société. C’est en ce sens que je disais plus haut que l’Islam est global et globalisant, total, totalisant et totalitaire. L’idée d’un Islam laïc – et démocratique – est en soi une hérésie. Il contredit l’essence même de l’Islam.
 
L’ISLAM EST UN CREUSET FUSIONNEL INTENSE qui engendre un tissu social fortement structuré et donne à une société consistance, cohésion et continuité. D’où son extraordinaire capacité d’intégration. L’Islam a toujours été intégrateur, jamais intégré ; toujours assimilateur, jamais assimilé. Une seule exception : l’Espagne… En fait, ce recul n’a été possible que par les moyens que nous connaissons.
 
Autres atouts de l’Islam : SA GRANDE SIMPLICITE. Simplicité de son dogme, de sa morale, de ses principes. SA SOUPLESSE, son élasticité, sa capacité quasi infinie d’adaptation, à partir d’un noyau dur, solide, irréductible.
 
C’est cette souplesse de l’Islam qui explique en partie sa foudroyante expansion tant en Afrique (subsaharienne 35 %) qu’en Asie. Ce dernier continent, dans lequel le christianisme a pénétré six siècles avant l’Islam, ne compte que 12 % de chrétiens (mais en expansion avec la Chine aujourd’hui), alors qu’on évalue à près de 33 % le nombre de musulmans (Estimation 2009 du Pew Research Center).
 
Un dernier point : LE JIHAD
 
Les textes sont clairs : il s’agit bel et bien d’un combat par l’épée
 
Le jihad n’est pas un aspect marginal, un accessoire de l’Islam. Il constitue une des principales obligations du croyant. On a voulu interpréter ce terme de façon réductrice, comme si le jihad n’était qu’un combat spirituel et intérieur, un combat contre les passions et les instincts. Non, les textes sont clairs : il s’agit bel et bien d’un combat par l’épée et ce n’est pas un hasard si l’Arabie Saoudite et tel ou tel groupe islamiste représente un glaive sur son écusson (voir Coran : 2.216-217 ; 3.157-158 ; 3.169 ; 8.17 ; 8.39 ; 8.41 ; 8.67 ; 8.69 ; 9.5 ; 9.29 ; 9.41 ; 9.111 ; 9.123 ; 47.35 ; 59.8).
 
Il y a dans l’Islam l’idée de force, de puissance. L’Islam est la religion de la force. Il s’impose souvent par la force et ne cède en général qu’à la force. C’est un fait : historiquement l’Islam s’est souvent étendu par la contrainte et la violence. Il n’est que de consulter les ouvrages de Bat-Ye’or pour s’en convaincre. D’ailleurs, l’Islam ne divise-t-il pas le monde en deux : « la demeure de l’Islam et celle de la guerre », « Dar al-Islâm wa dâr al-harb » ?
 
L’Islam a pour ambition et pour prétention de convertir l’humanité entière. Il est par essence planétaire, universel, à l’instar du christianisme. C’est la prétention de ces deux religions à l’universalité qui explique leur incompatibilité et leur rejet réciproques. Pour le musulman, il n’y a qu’une seule vraie religion, l’Islam : « Inna-dîn ‘ind-Allah al-Islâm » (« La religion d’Allah c’est l’Islam »).
 
Le musulman a en lui la certitude d’avoir raison, de posséder la vérité. Cette conviction a pour conséquence la froide détermination d’aboutir, de réussir un jour à conquérir le monde, envers et contre tout. Rien ne l’arrêtera.
 
Car l’Islam compte avec le temps. Il a le temps, il a tout le temps, il a toute l’éternité. Il y a dans l’Islam la patience infinie du bédouin suivant sa caravane.
 
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Tanail (Liban), 10 avril 1996, mise à jour 6 nov 2014.
 
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AU SUJET DE L’AUTEUR: JEAN-PATRICK GRUMBERG
 
Jean Patrick Grumberg est journaliste. Ancien lobbyiste, il a vécu à Paris, puis à Los Angeles et Tel Aviv, et vit entre la Californie et Israël. Il est contributeur au site Dreuz et d’autres médias francophones et anglophones.
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La chambre d’hôtel

 

Ma chambre est petite, simple, c’est une cellule de religieuse; parfaite pour moi.  Je suis et reste inefficace en amour.  Ce lit jumeau ne contiendra aucun espoir; que mon pauvre corps vieillissant, malgré ses réticences. 

J’y suis entrée et mes bagages déposés, je me suis allongée. 

J’ai dormi et j’ai senti l’oppression de l’amour inassouvi.  Je perdais souffle; j’allais mourir, peut-être.  Je ne m’en défendais pas. 

Mourir de toi.  Mourir de toi ou de non-toi.

J’ai dormi; mon cœur cessait de battre puisque tu n’en veux pas.  Mes journées de semblant n’ont rien d’amusant.  Je ne peux plus te penser, dans la joie.  Je suis jalouse de ta quiétude.  Envieuse des heures que tu passes, indifférent à ma peine.

Au réveil, Je suis allée me promener.  J’ai rencontré des gens.  Je leur ai dit que j’étais veuve, que je venais ici en souvenir de nous.  Ce nous qui n’a jamais eu lieu.  Alors, ils m’écoutaient avec compassion.  Je pouvais leur raconter quel homme magnifique tu es.  Ils m’écoutaient, admiratifs et tristes à la fois.  Je leur parlais de toi, de mon amour, de ta tendresse et si une larme venait on acceptait mon chagrin.

En étant veuve de toi, j’ai la permission d’être triste.  S’ils avaient su, que tu ne m’as même jamais embrassé…

Le chagrin, il faut le mériter.  

 

Salut Mandela

Mandela est mort, on s’y attendait.  On ne pleurera pas sa mort car nous avons trop à célébrer sa vie.  Il y en a pour des générations à venir de reconnaître la grandeur de sa personne, l’importance de son oeuvre.  Mandela a tourné une page d’histoire si lourde, que le monde entier ne suffisait pas à la soulever.   Il n’était pas seul dans ce combat, mais c’est l’isolement dans lequel il dû écouler vingt-sept années de sa précieuse vie, qui nous le rend encore plus admirable.

Aujourd’hui c’est aussi la journée nationale de la violence faite aux femmes.  Je vous parlerai de la violence politique que les femmes subissent depuis toujours, sur la majeure partie de la planète.  La violence domestique, bien entendu, n’a pas de frontière.

Dans les pays arabes-musulmans (il faut bien appeler les choses par leurs noms) ou sous domination musulmane ou autres idéologies patriarcales, les femmes n’ont aucun pouvoir de décision sur leur propre destin et sont traitées comme des citoyennes de second niveau.  Elles sont considérées comme des biens ou des embarras, dans de nombreuses contrées.  Elles sont mariées à neuf ans, et parfois plus tôt avec l’assentiment des dirigeants.  Elles sont tuées pour les crimes de leurs bourreaux.  Elles sont humiliées, contraintes de porter de lourds manteaux par des températures torrides et même ici, par désir de plaire à leurs geôliers, on accepte que des petites filles, nées dans la mauvaise religion,  soient privées du plaisir des sports aquatiques.  

C’est ça la violence politique.  C’est l’apartheid pour les femmes.  N’y avez-vous jamais songé?  Oui, Mandela était un grand homme et nous l’admirons tous.  Pourtant, ceux-là mêmes qui versent publiquement une larme sur sa dépouille encore chaude, ne poseront aucune condition en faveur des femmes, lorsqu’ils transigeront avec les grands producteurs de pétrole.  Salam alaykum mon frère, voici ton fric, donne moi mon gaz.  Si un jour, pour bien paraître, nous vous reprochons vos comportements barbares, nous citerons les « droits de l’homme » sans jamais spécifier le sort que vous réservez aux femmes. 

Vos femmes vous appartiennent, vous en faites ce que vous voulez.  Nous nous réjouissons de l’abolissions de l’esclavage, des noirs, de la fin de l’apartheid, des noirs, de l’élection d’un premier président à moitié noir…  Pourtant, la situation de la femme dans certaines contrées est si pitoyable que si nous prenions le temps de nous y attarder, nous y trouverions plus d’exemple de courage qu’il n’est besoin.

Mais les femmes n’ont pas d’argent et n’ont pas assez conscience de leur importance.  Elles ne peuvent se prévaloir d’aucune solidarité, d’aucun mouvement d’importance, rien.  

Bravo à tous ceux qui se sont positionnés pour que cesse l’apartheid en Afrique du Sud.  Je le dis sincèrement.  Une injustice n’en efface pas une autre.  

À quand un embargo sur les pays discriminant les femmes?  À quand des politiques claires, faisant passer la dignité avant les intérêts financiers?  Ne vous en faites pas, il restera encore plein de combats à mener, pour atteindre une parfaite équité.

Salut Mandela, que ton message soit entendu, et qu’il perdure

Votre tout dévoué, Monami le chat féministe

dissertation sur les elfes de maison à l’intention des Bouchard-Taylor de ce monde

Chers sociologues, philosophes, analystes de la situation actuelle, concepteurs de grilles d’analyse, observateurs de par l’autre bout de la lorgnette, permettez-moi de vous entretenir des elfes de maison.   JK Rolling emploie ce terme dans son œuvre « Harry Potter et la chambre des secrets » pour décrire des créatures serviles, vouant un véritable culte à leurs maîtres, dépendant entièrement de ceux-ci pour subsister et craignant par dessus tout, la liberté dont ils ne sauraient que faire. 

Des elfes de maisons il y en a beaucoup dans mon quartier.  Il y en a aussi dans le vôtre, mais vous ne les voyez pas.  D’ailleurs c’est le propre des elfes de maison de se faire invisibles, de ne pas déranger.  Mais il arrive qu’on les aperçoive.  Ici, dans le sud-ouest de Montréal, certains obtiennent le droit de sortir par utilité.  Maintenant, je vais parler des elfes de maison au féminin, car tous ceux que je connais sont de ce genre.

Nous les voyons donc, lorsqu’elles sont enceintes de leurs maîtres et que ceux-ci les amènent au CSSS afin qu’elles reçoivent des soins et mènent leur grossesse à bien.  C’est le maître qui prend la parole et explique à l’infirmière, ce qu’il désire comme service.  Lui, le maître, porte presque toujours la barbe. 

Nous les voyons aussi lorsqu’elles vont reconduire leurs enfants à l’école primaire.  Elles ne sont pas nues comme dans les livres d’Harry Potter, bien au contraire.  Elles sont vêtues de la tête aux pieds, avec une ouverture étroite à hauteur des yeux qu’elles comblent de lunettes de soleil.   Elles ne sont pas toutes couvertes de ces grandes couvertures noires ou bleues, mais elles sont « niqab » c’est à dire, que toutes les parties de leur corps est caché au regard de l’autre, peu importe la température ambiante.  Pourvu qu’on ne distingue aucune forme ni particularité de l’elfe de maison.  L’elfe ne s’appartient pas.  Si son maître lui ordonne de cuisiner pour les pauvres de la communauté, elle s’exécutera rapidement en louant la générosité de son maître.  La plupart du temps elle s’exprime dans une langue que seul son maître et son entourage comprend.  C’est l’un des prétextes utilisés par celui-ci pour filtrer tout contact avec l’extérieur.

Elles ne veulent surtout pas la liberté.  Elles ne peuvent s’imaginer prenant des décisions pour elles-mêmes.  Elles n’ont pas appris à penser, seulement à obéir.  Elles exécutent et en donnent le crédit à celui qui ordonne.  Elles ne veulent pas côtoyer d’autres personnes, elles en ont peur.  Leurs maîtres leur ont expliqué que nous leur sommes hostiles.  Parfois, ils manifestent pour le droit des elfes à demeurer dans la servitude. 

- » Vous pénalisez les elfes de maison.  C’est leur choix de vivre comme elles le font. »  Clament-ils haut et fort, soudainement soucieux de liberté.   » Vous ne nous respectez pas! » Crient-ils encore.

Et vous, grands penseurs, vous vous penchez avec bienveillance sur leurs revendications.  Vous êtes très instruits, vous connaissez des chiffres  Vous les appelez « minorité ».

Sachez que dans mon quartier la minorité prend de l’expansion.  Sachez que malgré votre romantisme entêté, ils n’ont pas du tout l’intention de s’intégrer mais plutôt  de vous, intégrer à leur façon de vivre.  Ils ne se désolent pas du sort des elfes de maison; ils se désolent que trop de femmes n’en soient pas.

Votre grille d’analyse vous indique de ne pas s’en faire avec ce phénomène marginal?  C’est vrai que ça vous donne un petit air intelligent.  J’aimerais bien disputer une partie d’échec contre vous, je gagnerais certainement, car de toute évidence vous êtes incapables de prévoir deux coups d’avance.

Pendant que vous faites le joli cœur dans les talk-show, les elfes de maison n’ont aucun moyen d’apprendre qu’il existe une autre façon de vivre, appelé dignité.  Bien sûr, il y a les demi-elfes, qui savent parler votre langue et vous assurent que la défense des elfes repose sur les préjugés de pauvres ignorants. 

-  « C’est notre choix d’être des elfes, chacune doit avoir la liberté d’être elfe si elle le désire. »

Et vous souriez, béatement, nourrissant peut-être le désir secret d’en posséder quelques unes.   Mais moi, humble chat de ruelle, je suis témoins impuissant d’un projet maudit.  Je miaule à la lune et m’en détourne les yeux lorsqu’elle est en croissant.  Les elfes de maison ne sont pas un mythe.  Elles ne sont plus une curiosité folklorique.  Les elfes de maison sont-elles l’avenir des filles libres de mon pays?  De votre pays?  Continuez de jongler avec les notions de liberté.  Les maîtres d’elfes ne se posent pas tant de questions; ils avancent.

Monami le chat qui voit.

 

 

 

fugacité

L’envie d’aimer, c’est comme le besoin de fumer.

On en a tout au long de la vie, mais plus les années passent,

et moins ça dure.

À peine y a t’on pensé, qu’on l’oubli.

L’habitude de faire autre chose, reprend son cours, nonchalante, indifférente.

 

Ce n’était qu’un rêve

En plein janvier, au milieu de la nuit; tu parles d’une idée.  O.k c’était ton anniversaire.  Faut que jeunesse se passe, alors…

En pleine nuit, au milieu de janvier; tu parles d’une idée.  O.k. faut que jeunesse se passe.  C’était ton anniversaire, alors…

Alors, tes amis et toi, bien imbibés, bien gelés, mais pas encore à cause du froid; ni non plus à cause de l’eau.

Vous avez pensé que ce serait cool, encore le froid…  Que ce serait cool de prendre le large, en plein mois de janvier, au milieu de la nuit.

Pour ton anniversaire, vingt-deux ans, il fallait lui faire passer  jeunesse.

Je vous ai vu, pousser la  barque.  Je vous ai vu, et j’ai crié.  La rabat-joie, criait si fort, mais vous n’entendiez pas, tes amis et toi.

Je vous ai vu et comme vous n’entendiez pas, je vous ai suivi.   Je vous ai suivi en criant, car vous preniez le large.  Mais vous n’entendiez pas,et

vous n’avez rien vu, non plus.  Moi, je voyais alors, je criais.

Il était beau le fleuve, au milieu de janvier, en pleine nuit.

Il était froid janvier, en pleine nuit, au milieu du fleuve.

J’ai vu le cargo et la pauvre barque, au milieu du fleuve en plein mois de janvier.  Vous étiez gelés et bien imbibés…

Je me suis réveillée, trempée de pleurs et de sueur.  Ce n’était qu’un rêve.  Pourtant, il avait semblé si réel.  Je me suis rendormie.

J’entendais vos chants, vos rires, vos étranges plans.  J’ai tenté de vous dire de ne pas y aller.  Mais vous étiez gelés, du bonheur d’être heureux.

Vous avez pris le large, au milieu de la nuit.  Les îlots  blancs de glace dansant à vos chants.   À vos rires joyeux, du bonheur d’être heureux.

J’ai crié et crié mais vous n’entendiez pas, riant de plus belle à la brume légère.  Je vous ai vu, mais vous n’avez rien vu.  Entourés de brume, au milieu de l’hiver, gelés du bonheur tout joyeux, de fêter la jeunesse passante.

Le cargo …  la barque!

Je me suis réveillée.  Ce n’était qu’un rêve!  Au milieu de la nuit, embrumée de sommeil.  Imbibée de ma peur, essoufflée, je me suis rendormie.

Vous étiez encore là, rigolant de l’idée, gelés et heureux, lurons insouciants.  Les îlots blancs de glace vous cédant le passage.  Cette fois, je pris place dans la barque joyeuse.  Je ne vous lâcherais pas.  Mais j’avais beau dire, vous chantiez en ramant.  Jeunesse passait, sur le fleuve gelé du milieu de l’hiver.

Jeunesse passait, le cargo aussi.  Le cargo a passé et la barque s’est brisée.  J’ai crié et crié et vous avez coulés imbibés et gelés.

Vos chants et vos rires éteints à jamais par l’eau noire de janvier.  Le cargo a passé, personne n’a rien vu, ni non plus entendu, au milieu de la nuit,en plein mois de janvier.  Quelle idée!

Je me suis réveillée.  Pour moi, ce n’était qu’un rêve.  Malheureusement pour vous et ceux qui vous aimaient, ce fut votre destinée.

Au milieu de cette nuit, en plein mois de janvier, la barque s’est brisée et jeunesse est passée.

 

Veux-tu bien me dire

Veux-tu bien me dire, ce que je faisais dehors, en pleine nuit de janvier?  Dix-sept ans, pas de gants, un manteau de lainage, des bottes, volées chez Woolco, rien pour se tenir au chaud.   Quand je pense au froid, c’est cette nuit là qui me revient;  symbole de l’abandon.  À quelques kilomètres de chez-vous.  Je vous imaginais, dormant au chaud.  Je pensais à mes soeurs, dans leurs lits douillets.   Je pensais à ma chambre, vide. 

Cette nuit là, la petite fille aux allumettes, c’était moi. 

Les lettres sacrées, 3

Je suis la grande obscure,

Vous me cherchez là où je ne suis pas

Car vous voyez avec vos yeux

Et d’aucune autre façon.

 

Je suis la grande muette

Ma musique vous est inconnue

Car vous entendez avec vos oreilles

Et d’aucune autre façon

 

Je suis la grande absente

Mon amour vous reste interdit

Car vous ressentez avec votre corps

Et d’aucune autre façon

Je suis l’inaccessible, l’inimaginable

Vous ne me supposez pas

Car votre monde est si loin du mien.

 

Mais je vous fais confiance et vous attends sagement

Car votre ingéniosité est sans limite

Ô vous, artisans de la connaissance

Ô vous, amants des sciences.

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